Lagaillarde
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A la terrasse de l' Otomatic, le rendez-vous des étudiants, on a vu Lagaillarde sortir des facultés en tenue léopard. Il n'y a pas droit car il est sous-lieutenant de réserve, mais qui se soucie du droit aujour­d'hui à Alger ? Le treillis bariolé est mieux qu'un passe‑droit, c'est un drapeau. Les paras sont les enfants chéris de la Ville blanche. Et le prestige de Lagaillarde est décuplé par l'uniforme. Il a rassemblé ses hommes aux facultés. Les troupes de Martel, d'Ortiz, de Goutallier sont là. Les petits jeunes gens de Jeune Nation, les fiers-à-bras des commerçants poujadistes, les colons réactionnaires du « Coeur et de la Croix » saluent leur nouveau maître. Car pour la rue, pour la bataille, pour le grand jour, Lagaillarde balaye ses compagnons du Groupe des Sept. Seul Ortiz pourrait faire le poids pour le coup de main. Mais qu'iraient y faire le mince, austère et calme docteur Lefebvre, ou le gros Goutallier, ou Martel qui n'est connu que de ses colons ? Non, Lagaillarde est l'homme qu'il faut. De la décision, de l'organisation, l'uniforme par-dessus tout cela et surtout des mots simples, des phrases brèves. Il connaît la recette.
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Manif du 13 mai 1958